Ce jeudi 30 janvier 2014, les stations services de l'île de la Réunion sont fermées pour une durée illimitée. Quelques stations sont encore ouvertes, mais certainement pas pour longtemps : des gérants de stations services bloquent l'approvisionnement "à la source" (la SRPP au Port). Ils laissent passer le kerozen nécessaire au traffic aérien. Par ailleurs, certains professionnels (dans le domaine de la santé par exemple) pourront être ravitaillés.
Pourquoi les stations sont fermées ? La situation est difficile à comprendre. Voilà comment nous comprenons les choses :
Une chose est certaine, c'est que les acteurs pétroliers protestent contre le décret Lurel qui vise à limiter la marge des compagnies pétrolières. Pour la Réunion, il s'agit de Total et Shell, "regroupées" en une seule société nommée la SRPP (Société Réunionnaise des Produits Pétroliers).
Le plus surprenant, c'est que ce sont surtout les gérants des stations (non concernés directement par le décret) qui agissent. Evidemment, ils sont soutenus par la SRPP ;). En conséquence, l'approvisionnement des stations est suspendu.
Mais que veulent les acteurs de la filière ?
En 2 mots, les pétroliers (=la SRPP pour la Réunion) ne veulent pas que le décret Lurel s'applique dans les circonstances actuelles. Ils invoquent le fait qu'ils n'ont pas été entendus par le gouvernement. Comprenez qu'ils ne veulent pas voir leur marge (vertigineuse) baisser... et pourtant, l'objectif du décret est bien de réduire les prix à la pompe et de lutter contre la vie chère.
Mais pourquoi les gérants se mobilisent ? C'est très simple, si la SRPP perd de la marge, les gérants sont directement menacés d'en perdre aussi (puisqu'ils ne peuvent être approvisionnés que par la SRPP !). Ainsi, ils craignent de devoir licencier (des pompistes par exemple)
Et le gouvernement ? les élus ? qu'en pensent-ils ?
Victorin Lurel, soutenu par les parlementaires notamment, n'entend pas "vider les décrets de toute substance" et rappelle que les pétroliers des DOM engendrent plus de 100 millions de bénéfices et ajoute, qu'avec ce décret, "on leur prend 13 millions et on leur demande de justifier les frais". Par ailleurs, le ministre de l'Outre Mer, Victorin Lurel affirme que "les pompistes n'ont jamais été menacés".
En conclusion, le bras de fer entre les pétroliers et le gouvernement ne fait que commencer (en apparence tout du moins). Aucune concertation n'est prévue pour le moment. Et c'est qui "qui trinque" ? le consommateur pour le moment et donc bientôt l'économie réunionnaise ! A suivre ...